21—01 mémoire de master

Pointe Bretagne, plates toitures ?
Réflexion portée sur la construction contemporaine de maisons individuelles dans le sud du Finistère et son évolution, ce mémoire a pris la forme d'un petit livre à glisser dans poche, prêt à partir à la découverte du territoire qu'il décrypte.
Son graphisme est inspiré de la belle maison des Éditions B2 dont l'approche de l'architecture se fait via de nombreuses thématiques, dont celle des Territoires au sein de laquelle cet ouvrage pourrait (très modestement) faire partie.

Introduction du mémoire :

Afin de d’éclairer le lecteur sur l’objet de ce mémoire, je débuterai par une succincte présentation de mon parcours professionnel à ce jour.
Originaire du Finistère Sud, j’ai commencé à exercer en tant géomètre-topographe à Quimper. Indécis et mal préparé aux concours d’entrée aux écoles d’architecture après l’obtention du baccalauréat, je n’aurai pas pu rejoindre cette filière de formation à ce moment-là. Quelques années plus tard et mon intérêt pour l’architecture s’étoffant, j’ai eu l’opportunité de me reconvertir et de travailler dans une agence d’architecture à Pont-L’Abbé il y a de cela bientôt dix ans. Vivant dans une région rurale, mon rapport immédiat avec l’architecture est surtout constitué de maisons individuelles (groupées dans les bourgs et hameaux, ou isolées en campagne et le long du littoral) et d’équipements publics de taille modeste, les constructions les plus imposantes étant bien souvent les nombreuses églises et chapelles ! C’est ainsi qu’est constitué le paysage bâti dans lequel j’ai grandi, et auquel je suis profondément attaché : des toitures en ardoises à deux pentes.

C’est donc également dans ce paysage que les projets sur lesquels j’ai travaillé devaient s’implanter, s’y ancrer. Ces projets sont donc tout logiquement des maisons individuelles de toutes tailles et de tous budgets, mais aussi et surtout de toutes formes : neuves ou rénovations, toitures à deux pentes ou mono-pente (en ardoises, zinc ou bac acier) et… toitures terrasses. Cette typologie de constructions, les maisons individuelles à toitures terrasses, s’est répandue à grande vitesse et à grande échelle en Bretagne, à tel point qu’elle en bouleverse le paysage, ses campagnes et ses bourgs. A ce moment-là, j’ai également commencé à comparer ce paysage familier avec ceux d’autres régions que je visitais. Je me rends fréquemment dans la région bordelaise y ayant de la famille, plus précisément le sud du Bassin d’Arcachon. Il m’est alors apparu que les constructions de maisons individuelles récentes, là où elles sont le plus facilement observables c’est-à-dire dans les lotissements, respectaient quasi-exclusivement la typologie régionale : une maison de plain-pied et toiture à deux pans de faible pente en tuiles. Stupéfaction ! Quelles sont donc les circonstances, les raisons qui ont mené les Bretons, que l’on dit si fiers, à dénigrer leur patrimoine ? C’est ce que nous allons tenter de voir.

Cette observation et ces questionnements marquent ainsi le point de départ de ce mémoire. Dans une première partie, je retracerai l’histoire de la construction de maisons individuelles au cours du XXe siècle dans son cadre général en France et plus particulièrement en Bretagne, nous verrons alors comment le grand public a été tantôt incité à faire l’acquisition d’une maison individuelle, tantôt celle d’un appartement au sein de logements collectifs.

Je montrerai ensuite quelles ont été les réponses et les réactions de communes du Finistère Sud lorsqu’elles ont été confrontées au développement soudain et à la forte demande du public pour ces maisons à toitures terrasses, ceci au cours d’un reportage photographique qui aura vocation à plonger le lecteur dans ces paysages. Nous verrons également les différences et disparités entre ces communes, du point de vue de leur position géographique, qu’elles soient proches du littoral ou plus éloignées, mais aussi de leur démographie et de leur importance touristique et/ou économique.

Enfin, et notamment à travers une série d’entretiens menés auprès d’architectes finistériens, nous essayerons d’entrevoir quelles sont les tendances en matière d’habitat individuel en Bretagne avant de conclure ce mémoire.

Vous pouvez lire la suite ici sur le site de la bibliothèque de l'ensa nantes.